Ma chambre semblait plus étroite que jamais. Je suffoquais à cause de la propre pression que mon corps se faisait subir, et les larmes coulaient si facilement sur mes joues blanches. J'essayais de les essuyer du revers de ma main à chacune de leur apparition, mais cela ne servait à rien. Je ne pouvais pas vivre comme ça. Un mois avait passé et j'étais aussi pitoyable qu'au premier jour. Julian était l'homme parfait, et je l'avais laissé filer comme cela. Pire, je l'avais rejeté. Que pensait-il de moi en cet instant ? Surement qu'il ne pensait pas à moi. Il avait surement trouvé une fille mieux que moi, une fille qui ne l'abandonnerait pas dans les grandes étapes de la vie, une fille qui n'était pas aussi froussarde que moi. J'avais tout le temps peur et de tout, et j'avouais moi même que ce n'était pas facile à gérer. Lentement, je me couchais sur mon lit, me demandant si je me sentais aussi mal parce que j'avais le mal de mer. C'était idiot bien sûr, mais il me fallait une autre raison d'aller mal. Je ne pouvais pas me sentir autant au bord du gouffre à cause d'un garçon, c'était ridicule ! Ou peut-être pas ? Après tout, Julian ne valait pas bien plus que tout ce que j'avais connu dans le monde ? N'était-il pas le garçon dont tout le monde rêvait ? Des millions de femmes seraient heureuses d'être sa femme, et moi je m'étais dérobée. Je ne vivais plus. Je ne m'alimentais plus, je ne voyais plus personne, après tout, à quoi cela servait de vivre si c'était pour n'être qu'une chiffe molle qui ne faisait plus rien ? Je ne servais à personne. Personne, personne ne me regretterait si j'étais morte. Peut-être ma sœur, mais je la soupçonnais de plus en plus de vouloir me nuire plus qu'autre chose. Je me levais précipitamment et me ruais dehors, courant jusqu'à l'avant du bateau. Je m'en fichais si on me prenait pour une folle, n'était-ce pas ce que j'étais ? Si seulement ils pouvaient voir ce qu'il se passait dans ma tête, si seulement .. Je ne pensais plus correctement, je ne pouvais plus analyser comme avant les questions. Même étudier m'était difficile, moi qui était pourtant une vraie bosseuse. Je n'arrivais plus à lire, ce qui me désespérait au plus haut point. Des idées noires s'étaient de plus en plus formées dans mon esprit, et parfois, je rêvais de mourir dans mon sommeil pour ne plus ressentir cette souffrance que je m'étais moi même infligée. J'arrivais aux barrières de l'avant du bateau, et je m'accrochais à elle, baissant la tête pour observer l'eau d'une magnifique couleur. J'étais bête, je marchais par impulsion. C'est à cause de cela que je posais un pied, deux pieds sur les premiers barreaux et que je me penchais dangereusement vers l'avant. Que valait la vie sans personne avec qui la partager ?

J'enlevais mon badge indiquant mon nom et je le rangeais. La journée de travail avait été longue mais pas très dure. Il y avait eu beaucoup de clients dans le restaurant mais nous nous étions bien répartis le travail et je n'étais pas si fatigué que ça. Au moins, mon esprit était occupé et ça m'évitait de penser sans arrêt à Cora et de déprimer. Au moins, il n'y a rien pour me la rappeler. J'avais bien fait de démissionner du restaurant où je l'avais rencontrée. Mais je pense toujours à elle malgré tout. Je l'aime toujours et y repenser me fait toujours aussi mal. Je répétais dans ma tête le message qu'elle m'avait laissé. Le dernier message que j'avais eu d'elle. Ça faisait déjà un mois et j'étais toujours incapable de l'oublier. Je ne comprenais toujours pas pourquoi elle m'avait fait ça. Je pensais qu'elle m'aimait, qu'elle voulait m'epouser... j'avais tort apparemment. Je sortis du restaurant et je me dirigeais vers ma cabine. Le ciel était sombre et on voyait très bien les étoiles. Je levais les yeux vers le ciel et je m'amusait à chercher les quelques constellations que je connaissais. N'en trouvant aucune, je baissais les yeux vers la mer mais je n'y voyais rien. Il faisait trop nuit pour pouvoir voir un poisson ou autre chose. Tout me semblait tellement désert et gigantesque. Il y avait quelques passagers sur le pont mais je me sentais seul. Je me sentais seul depuis un mois. Dire que je devrais être avec Cora si tout s'était passé comme prévu. Il allait bien falloir que je l'oublie pourtant. Mais en étais-je seulement capable ? Elle était la femme de mes rêves, la femme que j'avais le plus aimé dans ma vie. Elle était parfaite. Mais elle m'avait quitté et j'étais une vraie loque depuis ce jour ou plutôt cette nuit. Jamais je ne trouverais une femme aussi parfaite qu'elle. Aucune ne pourrait lui arriver à la cheville. Je fixais toujours l'eau calme quand quelqu'un passa en courant derrière moi. Je regardais et ne vis qu'une chevelure blonde. Je marchait lentement vers la direction qu'elle avait emprunté en me demandant ce qu'il se passait. J'arrivais vers l'avant du bateau et je la vis, penchée vers l'eau. Que voulait-elle faire ? Je devais l'en empêcher. Je m'approchais doucement d'elle sans faire de bruit et je m'arrêtais à quelques mètres d'elle. - Mademoiselle ? Vous ne devriez pas faire ça ? Je m'approchais d'un pas, attendant de voir si elle m'avait entendu.

Mon cerveau était engourdi, je ne pouvais plus réfléchir. Je ne faisais que fixer l'eau, qui était bien sombre à cette heure de la journée. Ou de la nuit, si l'on voulait. Je me demandais quelle était la sensation, celle de tomber dans le vide. Je n'avais jamais expérimenté des choses comme le saut en parachute ou à l'élastique, et j'avais peur de monter sur les manèges qui donnaient des sensations fortes. Si je sautais, j'en aurais des sensations fortes .. Les larmes, à cause du vent, formaient de drôles de sillons sur mes joues. Mon nez était encombré, je respirais difficilement. Le parfum marin me prit soudainement au nez, et je me disais que j'étais bien trop peureuse pour plonger. J'étais lâche, tellement lâche. Non, c'était l'occasion de faire mes preuves. De montrer que je n'étais la poupée en chiffon de personne, et que j'étais libre de mes choix. Même si ce choix était de mourir. Je ne croyais pas au paradis et à l'enfer, mais au moins, c'était une solution radicale pour mettre fin à mes souffrances. N'être plus rien. Alors que je m'apprêtais à monter sur le deuxième barreau, une voix retentit derrière moi. Une voix d'homme, qui était la même que celle de Julian. Mais je ne me faisais pas de faux espoirs, c'était surement mon cerveau qui jouait et qui me faisait penser que tout homme était lui. Si cela se faisait, c'était peut-être une femme, et je devenais folle. Il me disait de ne pas faire ça. Était-ce une hallucination ? Je ne retournais même pas la tête pour vérifier. « Qu'est-ce que je suis censée faire alors que je n'ai plus de vie ? Est-il préférable de continuer la vie en tant que zombie ou d'achever mes souffrances, enfin, dans un exutoire bien plus plaisant et rapide que des années de thérapie ? » Je toussais, à cause de l'air frais qui s'était embarqué dans ma bouche. Je pleurais encore un peu, et montais d'un barreau. « Ne restez pas là, qui que vous soyez, je .. je vais sauter de toute façon, rien de ce que vous pourriez me dire ne changera la situation. » Je prenais une grande inspiration et n'arrivais pas à gravir le dernier barreau, comme si mes jambes étaient bloquées. Alors je restais là, l'air fouettant mon visage et faisant voler mes cheveux, en attente d'un miracle qui m'aiderait à sauter. Si je n'arrivais pas à faire cela, je n'arriverais à rien faire, de toute façon.

La nuit était totale et le pont était vide. Il n'y avait que moi et cette femme. Cette femme qui devait être bien désespérée pour vouloir sauter. Surtout que l'eau devait être loin et j'ignorais sa température. Je ne savais même pas vraiment où nous étions. Elle n'avait pas l'air totalement sûre de vouloir le faire. Elle ne se retourna pas après mes paroles mais elle répondit quand même. Sa voix ne m'était pas du tout étrangère. On aurait dit Cora. Mais avec le bruit du vent, je n'étais sûr de rien. D'après ses paroles, elle devait énormément souffrir. Mais rien ne valait la peine de se suicider. Elle toussa et monta un barreau. Je m'avançais encore un peu vers elle et elle m'encouragea à partir. Mais comment partir sans n'avoir rien essayé ? Avoir sa mort sur la conscience en me disant que je n'avais rien fait pour y remédier ? Je souffrais déjà assez comme ça. - Quoi qu'il vous soit arrivé, vous vous en remettrez. On peut tout surmonter. La mort n'est pas la solution... Il vaut mieux parler à quelqu'un... Dites-moi pourquoi vous voulez sauter et je vous dirais si ça mérite de mourir. Il fallait que j'essaye de gagner du temps. Elle en était presque au dernier barreau et j'avais de plus en plus peur qu'elle saute. Je m'avabcais encore un peu vers le bout du bateau. Ses cheveux volaient et plus je m'avabcais, plus j'avais l'impression que c'était Cora. Mais c'était impossible. Elle était sûrement encore à New York. Elle ne pouvait pas être sur le Perfume. J'étais venu sur ce bateau pour éviter de penser à elle sans arrêt et voilà que j'avais l'impression de la voir. Je commençais vraiment à perdre la tête. Peut-être devrais-je sauter moi aussi ? Non, je tiens trop à la vie pour ça. Même du rien ne me rattache à la vie, je ne pourrais jamais faire ça. J'ai encore de l'espoir malgré tout ce qui m'est arrivé. Et je compte bien empêcher cette inconnue de sauter. De plus, j'ai l'impression qu'elle doute de plus en plus et c'est plutôt bon signe. Je ne pense pas qu'elle sautera malgré ce qu'elle dit. Et, au pire, je sauterais pour aller l'aider.

J'avais envie de me retourner. Voir si mon esprit était encore plus perturbé que je l'imaginais. Et si je le voyais là, Julian, en chair et en os ? Autant mourir que devenir folle et se faire enfermer dans un asile de fous. Alors je ne regardais pas en arrière, je regardais devant, l'immensité de l'océan dans lequel nous étions (à vrai dire je ne savais pas vraiment où nous nous trouvions) et baissais la tête à quelques moments. Cela me donnait le vertige, d'être à cette hauteur de l'eau. Et je m'imaginais, sauter, plonger, dans l'eau glacée .. Me laisser couler, peut-être. Ou si j'étais trop peureuse, j'essayerais surement de remonter et on m'aiderait à revenir sur le bateau. Ou je mourrais avant. Tant de possibilités qui s'entrechoquaient dans ma tête. Et cette personne, quelle qu'elle soit, qui se tenait derrière moi. Je n'avais pas envie de sauter alors que l'on essayait de m'aider, car je n'étais pas méchante. Je ne voulais pas que cette personne ait le poids de ma mort sur la conscience, et c'était pour ça que j'essayais de la faire partir. « Est-ce que vous avez déjà perdu une partie de votre cœur, métaphoriquement, à cause de quelqu'un ? » Je sanglotais en repensant à Julian, mais essayais de me tenir fermement au barreau pour ne pas tomber malencontreusement. « Et ce quelqu'un, si c'était vous, que feriez vous ? Le bonheur est tellement éphémère. » Quelques secondes pour respirer et je reprenais la parole, me confiant à cet étranger comme si nous nous connaissions depuis des années. « J'ai gâché ma vie à cause de la peur, je n'arrive pas à remonter la pente et je ne pense jamais y arriver. Ce que j'ai fait exactement .. Cela n'a même pas de valeur. Je suis une personne horrible, j'ai fait souffrir la personne à qui je tenais le plus, et maintenant, je me sens incomplète. On m'a arraché une partie de mon cœur ! » Je baissais la tête, brûlant d'envie de la retourner, mais me contenant. « Je suis sure que je n'aurai jamais assez de courage pour sauter de toute façon. Je suis lâche, comme d'habitude. »

Je m'approchais encore d'elle. Elle avait l'air terrorisée et aussi si triste. Ça se voyait qu'elle etait assez désespérée pour sauter mais elle ne le faisait toujours pas et j'en était heureux. Je n'avais pas vraiment envie de sauter mais je le ferais s'il le fallait. Elle finit par me répondre. Je comprenais parfaitement ce qu'elle me disait. Je ressentais exactement la même chose. Mon cœur était brisé et il y avait des chances pour qu'il le reste. Si je souffre toujours autant au bout d'un mois, ça ne risque pas de s'arrêter maintenant. Mais j'avais espoir que cette douleur parte et je m'y attachais. Elle continua de parler et j'étais de plus en plus triste pour elle. Elle avait l'air complètement détruite, certainnement plus que moi. Je pensais souffrir énormément mais sa douleur me semblait beaucoup plus grande. Elle parlait toujours et je j'ecoutais attentivement. Jamais je n'avais vu quelqu'un se confier ainsi. Je ne la connaissais pas, elle ne me connaissait pas. Et pourtant, elle était en train de me raconter sa souffrance, ses erreurs. Elle me racontait combien elle avait fait souffrir une personne sans le vouloir. Et combien elle le regrettait. J'entendis des sanglots et elle baissa la tête. Puis elle dit qu'elle ne sauterait pas, qu'elle n'y arriverais pas. Je fus soulagé. Ma technique avait fonctionnée. Parler est la meilleure des solutions. - Je comprends parfaitement votre souffrance. Mais ça ne vaut pas la peine de sauter. J'ai eu le cœur brisé par un message il y a seulement un mois et j'ai survécu... Je repris mon souffle et j'avancais encore un peu. - Certes, je souffre encore mais j'espère toujours que cette douleur qui me fend le cœur va partir. Je égos encore un pas et j'étais juste derrière elle. - Vous allez vous en remettre. Je suis sûr que vous n'êtes pas si faible que ça. donnez-moi votre main maintenant. Je posais ma main sur la ballustrade, à côté d'elle et j'attendis en espérant qu'elle attrape mes doigts et descende de ces barreaux.

J'entendais ses pas se rapprocher. Bien sûr qu'il voulait me sauver, et je n'essayais de ne pas me poser des questions sur ses motivations. Maintenant, regarder l'eau me faisait peur, mais j'avais peur de faire un faux mouvement si j'essayais de descendre toute seule. Il s'approcherait suffisamment à un moment ou à un autre pour m'aider à redescendre, alors j'attendais. Il me parlait d'un message qui lui avait brisé le cœur, il y a un mois, et cela me faisait repenser à mon histoire avec Julian. Je commençais à me demander si ce n'était pas VRAIMENT une hallucination, car cela collait tellement bien avec mon histoire. C'était vrai que c'était débile, de sauter. J'avais encore des personnes qui tenaient à moi, comme ma sœur, qui me réprimanderait surement beaucoup si je lui racontais l'épisode. Et comme je lui racontais tout, je devais m'y attendre. Il s'approchait toujours, comme s'il avait peur, que je le prenne par la main et que je le pousse dans l'eau avec moi, mais c'était surement pour ne pas me brusquer. Est-ce que, comme il disait, la douleur allait partir un jour ? J'en doutais. Il était juste derrière moi, je le sentais, et il posa sa main sur la balustrade pour que je la prenne. J'hésitais quelques instants et finalement, j'entrelaçais mes doigts avec les siens, et retrouvais la sensation que j'avais lorsque je faisais la même chose avec Julian. Mes pleurs s'intensifièrent et je descendais barreau par barreau, sans le regarder. Arrivée au sol, ou en tout cas au sol du bateau, je me retournais et me reculais rapidement. J'étais folle, c'était déclaré. Je prenais ma tête entre mes mains en essayant de redevenir normale mais rien n'y faisait. « Ju .. Julian ? » Si ce n'était pas lui, je me ridiculiserais. Si je parlais à une hallucination, je me ridiculiserais. Bref, dans tous les cas, je n'allai pas avoir l'air très fine. « C'est une mauvaise blague, une très mauvaise blague .. » Je clignais des yeux plusieurs fois et m'éloignais de plus en plus de lui. Je recommençais à pleurer comme je le faisais tout le temps de toute façon. « Dis moi que je ne suis pas folle .. »

Me confier à une inconnue me fit du bien. J'ignorais pourquoi je faisais ça mais je le faisais. Certes, nos situations étaient differentes mais je la comprenais. Tout comme moi, elle souffrait et avait énormément de regrets. Moi je ne sais pas vraiment ce que je regrette mais je sais que j'aurais pû faire les choses différemment et ne pas perdre Cora. Peut-être que je m'étais mal comporté avec elle et que ça avait causé notre rupture ? En tout cas, une chose est sûre, je souffrais toujours autant et je souhaitais l'oublier pour que cette douleur s'en aille enfin. Mais je sais qu'elle resterait toujours présente dans mon esprit et que je souffrirais toujours un peu. Il y aurait toujours ce trou dans mon cœur même s'il sera moins grand. Au bout d'un moment, je finirais bien par arrêter de regretter et je me souviendrais des moments heureux passés avec elle. Elle prit ma main et je la serrais fort. Elle descendit les barreaux doucement et je plaçais mon autre main près de sa taille afin de pouvoir la rattraper en cas d'accident. Elle tremblait comme une feuille et je respirais enfin quand ses pieds touchèrent le pont. Au moins, elle était en sécurité maintenant. Je lâchais sa main et elle se retourna. Le choc fut énorme. C'était vraiment Cora. Je n'avais donc pas rêvé sa voix. Vu sa tête, elle fut aussi surprise que moi. Elle recula, une expression étonnée sur le visage. Mon cœur se serra. Combien y avait-il de chances pour que nous ne retrouvions sur un bateau au beau milieu d'un océan ? Elle prononça mon prénom mais je ne pus rien dire. Ses yeux étaient plein de larmes et j'essayais de rassembler toutes les informations dans ma tête. Mais j'étais incapable de réfléchir. Elle ne semblait toujours pas y croire. Elle se pensait même folle. Peut-être devrais-je faire quelque chose ? Je m'approchais d'elle et je l'encerclais de mes bras. J'approchais ma bouche de son oreille et je chuchotais : - Tu n'es pas folle Cora. Ou bien nous le sommes tous les deux. Je collais ma joue contre la sienne et je sentis son parfum. Elle était toujours la même et mon amour pour elle était toujours aussi grand. J'eloignais mon visage d'elle et je la regardais dans les yeux. Je séchais une de ses larmes du bout du bois et je me demandais si je ne rêvais pas également.

Vu mon état mental déclinant, il n'était pas très surprenant que je puisse avoir ce genre de vision. Mais étaient-elles censées être tellement réalistes ? C'était Julian, trait pour trait. Et il s'avançait vers moi, cela me faisait peur. Je ne savais pas comment le « faux Julian » allait se comporter face à moi. Il m'enlaça, et à cet instant, je me rendis compte que c'était vraiment lui. Julian. Mon amour, celui pour lequel j'avais failli me suicider. Après tout ce que je lui avais fait, il me serrait dans ses bras, comme si nous avions été séparés à cause d'un déménagement et que nous nous étions retrouvé. Le problème était que ce n'était pas ce qui s'était passé. Je l'avais .. quitté d'une certaine façon. Et puis comme ma sœur disait, si je n'étais pas sure, c'était peut-être que je ne l'aimais pas assez ? J'avais pourtant l'impression de l'aimer plus que n'importe qui. Alors que nos deux corps étaient collés l'un à l'autre, je me sentais vivante, je me sentais renaitre à nouveau. Son parfum était enivrant, je fermais les yeux pour profiter de cet instant. Il me chuchota à l'oreille une phrase qui me rassurait sur ma santé mentale, et je m'abandonnais, je souriais même. Il colla sa joue contre la mienne et j'appréciais la douceur de sa peau contre la mienne. J'aurais voulu que cela ne s'arrête jamais. Cependant, il se recula et sécha une de mes larmes. « Ce n'est pas supposé se passer comme ça .. » Je bougeais la tête à droite et à gauche, mon regard fuyant le sien, torturée à cause de tout ce qu'il me faisait ressentir et comment il devrait agir. « Tu devrais me frapper, pas m'enlacer ! Tu devrais m'insulter, pas me rassurer ! » Je me mettais finalement dos à lui pour pleurer un peu sans qu'il ne me fixe avec son regard profond. « Pourquoi tu es .. tu es sur ce bateau ? Non attends, ce n'est pas ça que je veux demander, je .. Nous ne devrions pas .. tout cela est .. complètement surréaliste ». N'était-ce pas la parfaite occasion pour lui dire ce que j'avais sur le cœur ? Je me retournais encore une fois et le regardais dans les yeux, d'un air désespéré. « Je t'aime, je suis désolée d'avoir écouté ma peur plutôt que mon cœur. Je mérite la pire des punitions. » Je séchais les larmes sur mon visage avec ma main et reniflais, décidée à ne pas lui montrer que j'étais triste au plus haut point.

Le fait de la sentir contre moi m'avait tout oublié. Ce n'était qu'elle et moi, rien d'autre ne comptait. Peu importe qu'elle ait tenté de se suicider, qu'elle ait laissé ce message sur mon répondeur. Tout ce qui comptait, c'était que je l'aimais toujours autant. Son parfum me rappelait tellement de souvenirs. J'avais l'impression que c'etait hier, que ça ne faisait pas un mois que nous ne étions pas vus. Mais alors que je m'ecartais d'elle, elle dit que cd n'était pas comme ça que ça devrait se passer. J'eus peur qu'elle s'en aille. Que voulait-elle dire ? Elle évitait mon regard et j'étais de plus en plus confus. Pourquoi faisait-elle cela ? Puis elle s'expliqua. Elle avait raison. J'aurais pû réagir comme ça, être énervé contre elle mais ce n'était pas le cas. J'étais trop heureux de la revoir pour être en colère. Elle me tourna le dos. Elle avait vraiment des réactions étranges. Puis elle me posa des questions sur pourquoi j'étais sur ce bateau mais elle parlait plus pour elle que pour moi. Elle se posait des questions et moi également. Sauf qu'elle les disait à haute voix contrairement à moi. Je ne trouvais rien à dire. Puis elle se retourna et j'eus droit aux explications que j'attendais depuis un mois. Les larmes coulaient toujours sur ses joues et elle s'excusa et me demanda de la punir. Pourquoi voulait-elle que je la punisse alors que j'étais si heureux de la retrouver ? Elle sécha ses larmes et je la regardais dans les yeux. - Tu aurais dû me faire partager tes peurs plutôt que de me prévenir au dernier moment. Si tu savais comme j'ai souffert. Je n'ai même pas réussi à appeler quelqu'un pour dire que le mariage était annulé... Je pris une de ses mains dans les miennes et je continuais. - J'etais pire qu'un zombie. Je ne pouvais plus rien faire... Une larme coula sur ma joue. Ça me faisait énormément de bien de dire tout ça à quelqu'un. - Si tu savais combien je suis heureux de te retrouver ici... Je lâchais sa main et je repoussais une mèche de cheveux derrière son oreille. - Jamais je ne pourrais te frapper Cora... Je t'aime trop pour ça... J'approchais mon visage du sien, je posais mon autre main derrière son cou et je posais mes lèvres sur les siennes. Tout était comme avant. Ses lèvres etaient toujours aussi douces et j'étais toujours fou d'elle.

Beaucoup diront que ma façon de gérer les choses était clairement masochiste. Je venais de retrouver l'homme que j'aimais, celui qui m'avait fait passer les mois les plus merveilleux de ma vie, celui dont l'absence m'avait fait frôler la mort, et je souhaitais qu'il prenne sa revanche, à cause de ma peur. Tout cela semblait normal dans mon esprit, il n'était pas censé m'aimer. Il était censé me détester. Son comportement ne faisait que me faire sentir de plus en plus coupable, et lorsqu'il prit la parole, d'autres larmes ne purent s'empêcher de couler sur mes joues. J'avais été faible d'annuler notre mariage par message sur son répondeur, et il avait souffert. J'avais souffert aussi, mais cela ne devait être rien par rapport à lui. C'était lui qui avait été quitté, c'était lui qui s'attendait à un mariage parfait et qui avait passé la journée en compagnie de lui même. Il me racontait ce qu'il s'était passé et mes poings se refermèrent, mes ongles me rentraient dans la peau, mais je pensais mériter cette douleur. Je dus pourtant relâcher la pression puisque Julian prit une de mes mains, et mon visage ne put que s'étirer pour faire un petit sourire. Le toucher me provoquait des milliers de sensations aussi merveilleuses les unes que les autres. Des chatouillements, des picotements, des petits papillons dans le ventre. Il me disait qu'il avait été un zombie et je rigolais presque à cette appellation, car j'avais été dans cet état là jusqu'à ce moment. Et puis des mots doux, encore des mots doux, il remettait une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille et je craquais, j'avais envie de l'embrasser, et comme s'il lisait dans mes pensées, je me retrouvais deux secondes plus tard collé à ses lèvres. Le summum de l'extase. Je profitais de ce baiser autant que je le pouvais, passant mes mains derrière son cou, faisant durer le plaisir. Puis, après un temps indéfini, je me retirais et je rigolais quelque peu toute seule, de la situation dans laquelle nous étions. « Si tu savais comme j'ai rêvé de ce moment .. Je ne pensais jamais te revoir, et te voilà, avec tes mots doux et tes baisers, effaçant mon erreur comme on effacerait du revers de la main une erreur sur un tableau noir. » Je montais les yeux au ciel et passais mes deux mains dans mes cheveux blonds. Je me rapprochais, comme pour voir si je n'avais pas imaginé cet instant et l'embrassais encore, mais cette fois brièvement. « Je suis désolée de tout ce que tu as du .. endurer à cause de moi. Je suis consciente que mille pardons ne pourront jamais effacer ce que j'ai fait. » Je remettais mes mains derrière son cou et m'approchais de lui pour l'enlacer du plus fort que je pouvais (c'est-à-dire pas grand chose vu que j'étais assez fluette).

L'embrasser me rappelait tellement de souvenirs. C'était comme si rien n'avait changé. Nous étions ensemble et rien d'autre ne comptait. Je n'avais pas besoin de réfléchir pour être avec elle. C'était automatique. Mes lèvres étaient irrémédiablement attirées par les siennes et ça me semblait totalement normal. Nous étions faits pour être ensemble et ce mois de séparation nous avait fait réaliser que nous n'etions rien l'un sans l'autre. Entre elle, qui voulait se suicider et moi qui était totalement désespéré, nous devions avoir l'air fin. Mais nous nous étions retrouvés et je ne laisserais rien nous séparer maintenant. Et j'attendrais le temps qu'il lui faudra. Tant que je suis avec elle, tout est parfait. Ce baiser était tout simplement magique. Un vrai baiser de cinema, sous les étoiles sur un bateau en plein milieu d'un océan - ou d'une mer d'ailleurs. Lorsque nos lèvres se séparèrent, elle rigola un peu. Je collais mon front à son front près à l'embrasser de nouveau mais elle parla. Ses mots resumaient tout ce que je pensais. Ce baiser avait tout effacé. C'était un nouveau départ pour nous, pour notre couple. Elle m'embrassa à nouveau mais ce baiser fut plus court. Puis elle s'excusa. - Je t'ai déjà pardonné Cora... Je suis incapable de t'en vouloir longtemps... Elle se colla contre moi et je la soulevais dans mes bras. Ses jambes maintenant enroulées autour de moi, mes bras dans son dos, je l'embrassais à nouveau. Mes lèvres descendirent dans son cou. Sa peau claire était toujours aussi douce. Rien n'avait changé. Cette soirée me semblait totalement ireelle. Je souris en y repensant. - Dis ? Tu aurais vraiment sauté si je n'étais pas arrivé ? Je relevais la tête pour la regarder dans les yeux et j'attendis sa réponse.

Je n'avais pas oublié le goût de ses lèvres, et j'étais tellement contente de le retrouver que je me laissais aller. J'oubliais presque tout ce que je lui avais fait, même si mon cerveau tapait fort pour me le rappeler. Non. Personne ne pourrait arrêter le moment de bonheur dans lequel j'étais. J'avais le droit d'apprécier un moment, non ? Et il annonçait qu'il ne m'en voulait pas. Ce que j'étais heureuse. Je l'avais rendu complètement misérable et lui effaçais tout d'un mouvement de la main ! N'était-ce pas idyllique ? Le cadre était parfait. J'oubliais que j'avais failli sauter d'un bateau dans l'eau glacée. Il me souleva pour que je me retrouve enroulée autour de lui, et recommença à m'embrasser. Les gens qui passaient à cette heure là sur le devant du bateau devaient nous prendre pour des fous à nous embrasser toutes les deux secondes comme ça mais je me fichais bien de ce que les autres pouvaient penser. Seulement, une question arriva bientôt dans la conversation qui jeta un froid. Est-ce que j'aurais eu assez de cran pour me jeter ? La réponse était oui. J'avais été tellement désespérée avant de le retrouver que je me serais laissée tomber dans l'eau. Mais je ne voulais pas l'inquiéter .. Il n'y avait pas que ça qui devenait déglingué dans mon esprit. Je ne voulais pas qu'il me prenne pour une folle, alors j'écartais les signes avant coureurs d'une dépression et de problèmes alimentaires de ma tête. « Bien sûr que non, je suis bien trop peureuse pour ça ! » Je lui adressais un sourire et l'empêchais de répondre en l'embrassant. « Mais pourquoi parler de choses comme ça ? Je ne veux pas y penser .. » Je souriais parfaitement, je rigolais même, parce que j'étais une actrice formidable. Sur ce point là, on ne pouvait pas me battre, je pouvais feindre la joie à tout moment. Je mentais trop bien, il ne le remarquerait même pas, ou en tout cas c'était ce que j'espérais. « Je t'aime tellement, je te promets de ne plus jamais t'abandonner, si tu promets de rester toujours à mes côtés .. »

Elle était tellement légère que je n'avais aucun mal à la porter. Son visage était à hauteur du mien et je ne pouvais détourner mes yeux des siens sauf pour l'embrasser. Elle était tellement belle. J'avais l'impression de redecouvrir son visage. Je ne l'avais pas vue pendant un mois et son joli sourire et ses yeux pétillants m'avaient énormément manqués. Ses longs cheveux blonds volaient encore au vent mais ils ne nous gênaient pas. Nous pouvions nous embrasser autant que nous le voulions et nous ne nous en privions pas. Il fallait dire que nous avions eu une pause d'un mois et qu'il fallait rattraper le temps perdu. J'avais l'impression de retomber au début de notre relation où nous ne pouvions pas nous séparer l'un de l'autre. Je ne voulais pas la quitter, je voulais rester avec elle pour toujours. Elle répondit négativement à ma question et j'en fus soulagé. Si elle avait sauté, je l'aurais appris d'une façon ou d'une autre et j'aurais forcément beaucoup souffert. Mais savoir que c'était de ma faute aurait été le pire. Je pense que je n'aurais pas pu tenir en sachant cela. Mais pourquoi y repenser ? J'étais arrivé et je l'avais sauvée même si elle n'en avait pas forcément besoin. Elle m'embrassa de nouveau. Elle avait raison, je n'aurais pas dû parler de ça. Elle souriait désormais et ça me faisait plaisir de la voir aussi heureuse. J'étais moi aussi plus qu'heureux, de l'avoir retrouvée, d'avoir mis les choses au point, et surtout de la tenir dans mes bras. Elle me fit la promesse de ne plus me laisser. Je souris et je caressais ses cheveux. - Pourquoi voudrais-tu que je parte ? J'ai tout ce qu'il me faut avec toi. Je promets de ne jamais te laisser. Je l'embrassais une nouvelle fois brièvement. - Et on fera les choses à ton rythme cette fois-ci. Tu n'auras qu'à me le dire si je vais trop vite pour toi. J'étais sincère. Je ne voulais pas prendre le risque de la perdre à nouveau alors autant qu'elle le sache. Je serais prêt à tout pour elle de toute façon.

C'était vrai qu'on était bien, maintenant. Il n'avait pas de rancune vis à vis de moi, et je me sentais complète à ces côtés. La partie de mon cœur qui me manquait venait juste de revenir. Je l'embrassais, je le sentais, je le touchais, tous mes sens étaient en éveil et je me croyais libérée de tous ces démons qui m'avaient habités ces derniers mois. Sauf que je faisais grandement erreur, ils n'étaient pas partis. Il caressait mes cheveux et j'oubliais tous mes problèmes, dans un grand sourire, comme j'avais l'habitude d'en faire avant notre grande histoire de mariage. Il me promit de ne jamais me laisser et m'embrassais, je me sentais vivante, et j'avais envie de rester collée à ses lèvres pour toute la vie. Comme un parfait gentleman, il m'annonça qu'il prendrait les choses à mon rythme mais .. Je ne savais jamais ce que je voulais. Ce mariage, je l'aurais bien fait ici, maintenant, tout de suite, mais je doutais qu'il y ait l'équipement sur le bateau pour faire ce genre de chose. J'avais envie qu'il soit mon mari, mais en même temps, il y avait toujours cette petite voix pour me rappeler à l'ordre. « J'ai envie que tu sois heureux autant que moi, je n'ai pas envie que tu te plies à mes .. désirs si ce n'est pas ce que tu veux. » Oui, j'avais compris dans un autre sens la phrase qu'il avait dite, mais je voulais vraiment lui faire comprendre que dans le NOUS il y avait lui. « Je commence à avoir un peu mal dans cette position, tu me ramènes au sol ? » Bon d'accord, c'était surtout parce qu'on nous regardait bizarrement que je lui demandais ça, mais j'avais quand même mal aux cuisses. « Alors raconte moi .. Avec qui tu es venu pour cette croisière ? » Et s'il avait une nouvelle petite amie ? Je n'en savais rien. Je perdais mon sourire en m'emportant dans mes pensées. « Tu as .. une nouvelle copine ? » Je le demandais directement, même si le rouge me monta aux joues après cette question. « Quelle coïncidence tout de même, je veux bien croire au destin sur ce coup là .. »

Elle souriait largement alors que je lui parlais. Son sourire jurait avec ses yeux encore rougis par les larmes mais elle était magnifique de toute façon. Elle restait le centre de mon monde, la seule femme qui comptait autant pour moi. J'étais tellement heureux de l'avoir retrouvée, j'avais l'impression que mon cœur s'était réparé dès le moment où je l'avais serrée dans mes bras. Tout allait bien. Mon cœur ne souffrait plus, le sien non plus et je la tenais serrée contre moi. - Mon seul désir est d'être heureux avec toi Cora. Tant que tu es là, je serais comblé. Ca faisait du bien de discuter à cœur ouvert. Je n'avais jamais parlé à quelqu'un aussi sincèrement. Peut-être était-ce parce que j'avais confiance en elle plus qu'en personne d'autre ? Je l'ignorais mais j'étais sûr de ce que je disais. Elle me demanda de la poser et je le fis sans pour autant cesser de l'enlacer. - Je suis venu avec Maddlyn. Mais nous ne sommes qu'amis. Elle m'a forcé à venir avec elle. Elle avait tout autant besoin que moi de partir. Je souris. Maddlyn avait changé le cours de ma vie sans le savoir. Elle ne le savait d'ailleurs pas encore mais ça ne tarderait pas. - Nous travaillons tout les deux au restaurant du bateau. Autant préciser que je n'étais pas un simple voyageur. - C'est vrai que le destin nous joue bien des tours. Mais ça peut être intéressant des fois. Je pris sa main dans la mienne et je caressais sa paume. Et toi ? Tu es venue seule ? J'ignorais tout de ce qui s'était passé dans sa vie le mois dernier. Mais elle ne devait pas être très heureuse sinon pourquoi aurait-elle voulu sauter ? Pour la première fois, je regardais autour de nous. A part quelques passagers qui passaient de temps à autre, il n'y avait personne. Et je m'en fichais. Nous aurions pus être sur une estrade entourée de gens que j'aurais fait la même chose. De toute façon, quand nous etions ensemble, le monde disparaissait.

J'avais retrouvé l'amour de ma vie. Étais-je autorisée à l'appeler âme sœur ? Nous allions tellement bien ensemble que j'aurais volontiers cru à cette chose. Nous ne nous étions pas vu pendant un mois, et pourtant, nous agissions comme si cela faisait une éternité. Mais c'était parce que cela semblait une éternité pour nous, que cela prouvait combien nous nous aimions. Je ne me voyais plus faire une seule chose sans Julian à mes côtés, j'avais envie de rester avec lui jusqu'à la fin de mes jours. J'avais été bête de m'être défilée au mariage. C'était ce que je voulais, une union officielle. Le jeune homme me déposa à terre et me parla de Maddlyn qui l'avait obligée à venir. Je la connaissais, elle travaillait au même endroit que Julian avant la .. rupture. Et ils travaillaient maintenant ensemble sur le bateau. Il me prit finalement la main pour la caresser, et je ressentais comme un petit feu d'artifice dans tout mon corps. « Sans toi je ne suis rien, c'est ce que cette séparation m'a appris. » J'avais encore envie de pleurer mais trop c'était trop, il ne fallait pas non plus être trop sensible. « Je remercierai Maddlyn alors, si elle savait le service qu'elle nous a rendu .. Peut-être qu'elle est une sorte d'ange gardien » Je souriais, de toute façon, je n'avais pas de raison d'être jalouse d'elle. Je l'avais toujours acceptée et n'avais pas été jalouse d'elle. De toute façon, je ne jalousais pas souvent quelqu'un. « Je crois que je passerai beaucoup de temps au restaurant de ce bateau, il faudra que je fasse attention à mon poids » Je laissai échapper un petit rire, mais mon ventre me rappelait à l'ordre et me faisait savoir que je n'avais pas mangé grand chose à part des pommes et du yaourt ces derniers jours. « Moi je suis venue avec ma sœur, Alena, elle m'a .. forcée également à venir ici. Initialement pour t'oublier, mais je suis sure qu'elle sera heureuse de voir que nous sommes ensemble à nouveau. Car c'est ce qu'on est, dis ? Un couple ? »

Je l'avais enfin retrouvée. Après un mois de séparation, nous étions de nouveau dans les bras l'un de l'autre, autant amoureux qu'auparavant. La femme de ma vie était enfin de nouveau avec moi et je comptais bien la garder pour toujours. Je ferais tout mon possible pour ça. Maddlyn avait fait le bon choix en m'encourageant à donner ma candidature. Certes, elle voulait surtout quelqu'un pour l'accompagner, quelqu'un qui comprendrait pourquoi elle devait partir. Et j'étais heureux qu'elle m'ait choisi. Même avant de retrouver Cora, j'etais heureux d'être monté sur ce bateau. Mais j'étais encore plus reconnaissant envers Maddlyn. Elle m'avait permis de retrouver la femme de ma vie. Mais nous nous serions sans doute retrouvés quand même. Nous sommes faits l'un pour l'autre après tout. Cora avait raison. L'un sans l'autre, nous n'etions rien. Nous étions comme les deux pieces d'un puzzle. Nous ne pouvions rien faire sans l'autre. Et nous étions complémentaires. Elle compara ensuite Maddlyn à un ange gardien. Je souris interieurement en imaginant Maddlyn avec des ailes d'ange et une auréole. Elle aurait l'air fine. Puis Cora me dit qu'elle passerait beaucoup de temps au restaurant et j'en fus ravi. Je n'avais peut-être pas des horaires très difficiles mais ne pas la voir pendant mon service aurait été dur. Je venais de la retrouver et je ne voulais plus la quitter d'une semelle. - Je ferais en sorte que tu aies toujours la meilleure table. Et je demanderais au cuisinier de te faire des plats délicieux mais pas trop caloriques même si je t'aimerais toujours avec quelques kilos en plus. Tu seras toujours parfaite pour moi. Je souris et je pris une mèche de ses cheveux entre mes doigts. Je l'entortillais un peu pendant qu'elle me disait être venue avec sa sœur. Je ne l'aimais pas vraiment mais il fallait dire que je ne la connaissais pas vraiment. Et si elle avait amené Cora, je ne pouvais que lui être reconnaissant. - Bien sûr que nous sommes un couple. Je ne compte pas déjà te laisser filer. Tu es à moi ! Je lâchais ses cheveux et je l'embrassais à nouveau. Malgré tous les baisers échangés cette nuit, je n'étais toujours pas satisfait et chaque baiser me faisait toujours autant d'effet. J'avais d'ailleurs envie de plus. Je séparais mes lèvres des siennes et je la pris par la main pour l'entrainer sur le côté du bateau. Elle savait parfaitement où je l'emmenais. J'ouvris la porte de ma petite cabine d'employé en trombes et j'embrassais Cora en la prenant dans mes bras. Je la deposais sur le lit tout en lui enlevant son t-shirt. Comment ça on a pas le droit avant le mariage ? Comme si vous respectiez ça ! Et de toute façon, on devrait être mariés donc on va dire que c'est bon !