IF I COULD CHANGE THE CURRENTS OF OUR LIVES.

Une partie de Blythe contrôlait toujours son coeur. Plusieurs situations à ce jour aurait pu le mener à aimer une autre jeune femme, mais il restait butté sur cette impossibilité : croiser son regard pour prouver qu'il en était toujours fou amoureux. C'est ce petit espoir qui égayait ses journées. Ce maigre espoir de croiser son doux regard envoûtant et pétillant de milles feux, de goûter à ses lèvres, douces comme la caresse d'un vent d'automne, d'entremêler ses doigts aux siens comme auparavant, le faisait tenir sur ses deux jambes.

Ce jour-là n'était pas le sien. Debout de trop bonheur dû au levé tôt du soleil , le jeune garçon se réveilla du mauvais poil. Il rouspéta "dans sa barbe", une fois debout : « Bordel. ». Son premier réflexe fut de se rendre sans attendre à la douche pour se rafraîchir et prendre un peu de tonus. Aujourd'hui, sa journée était concise, il n'avait que le service de midi et terminerait sans doute aux alentours de quinze heures. Après ça, il aurait le temps libre jusqu'au lendemain et dieu sait qu'ici, il y avait de quoi s'occuper tellement l'immensité du bateau. Enfin, le garçon oublia comme habituellement de se raser, de plus, il trouvait que sa barbe de trois jours lui rendait un certain charme. Comme cela, il représentait le stéréotype d'un homme ténébreux et mystérieux. Les yeux semi-ouverts et après s'être préparé, il quitta sa cabine pour rejoindre un des nombreux restaurants. Il commanda simplement un tasse de café noir et un croissant. Même s'il n'avait pas faim, il ne pouvait pas travailler le ventre vide. C'est surtout qu'il ne tiendrait pas deux heures debout sans arrêt. Après la dernière bouchée engloutit de force, Caleb gagna son poste au sein du restaurant.

La matinée et la demi-journée se déroula relativement vite. Ceci devait être dû à la masse de monde qui était venu se ravitailler au restaurant. Entre les clients fatigants, les cris des enfants et le bruit incessant des battements de casseroles, Caleb avait la tête qui bouillonnait. Il n'avait qu'un souhait, retourner se blottir dans son lit vide et s'endormir jusqu'au lendemain. Malheureusement, le service prit fin une heure après ce qu'il avait prévu. Quelque peu assomés, il arpenta les longs couloirs du bateau avec hâte. Tout en arrivant devant la porte de sa chambre, il glissa sa main dans la poche de son jean pour chopper sa paire de clefs. Surprise, il n'y avait rien. Ce qui était dès à présent sûr, c'était qu'il ne les avaient pas prises ce matin. Caleb tenta de cogner la porte avec son épaule, mais en vain, il n'avait pas la tête à défoncer quoi que ce soit. Il se laissa tomber contre celle-ci, espèrant que l'un de ses voisins pointent le bout de son nez.

IF I COULD CHANGE THE CURRENTS OF OUR LIVES.

Caleb n'a jamais su si ce sentiment amoureux avait été réciproque du côté de Blythe. La seule chose dont il était probablement sûr, c'était que quelque chose de fort se produisait à chaque moment où il avait eu la chance de croiser son regard. Enfin, bien qu'il ressassait sans compter, le passé, cette fabuleuse histoire désormais envolée et bien lointaine, il se devait de tourner la page, pour de bon. Il ne pouvait pas courir après ce souvenir plus longtemps. Elle s'était envolée vers d'autres horizons comme il l'avait fait, bien qu'à contrecœur. Et même s'il s'efforcerait de l'oublier, Blythe garderait toujours une place minime de son coeur. De plus, à ce jour, il était improbable qu'ils se recroisent de nouveau étant donné qu'il ne s'était échangés ni numéro de téléphone, ni adresse, ni lieu de retrouvaille. Rien. C'était le néant total. En réalité, ce n'était pas plus mal. Absorbé en général dans ses pensées lorsqu'il avait la main à la pâte, ces derniers jours lui étaient éprouvant car bizarrement, elle guettait son esprit sans cesse.

C'est justement, avec le souvenir de ses longs cheveux blonds légèrement ondulés naturellement, son visage céleste, la douceur de sa peau et son style vestimentaire indémodable qu'il parcourut les couloirs du bateau. Les traits tirés de son visage reflétait beaucoup de fatigue accumulé mais malgré tout, sa bouille d'ange n'avait pas disparu. D'une humeur déjà massacrante, il ne manquait plus que ça. Il avait oublié le matin même sa paire de clefs, celles qui servaient notamment à ouvrir la porte de sa cabine. A bout de force, le garçon s'affala un instant contre la porte après l'avoir cognée. Bien sûr, avec ce petit repos forcé, il s'en irait demander une seconde clé auprès de l'accueil. Lorsque la porte d'à côté s'entrouvrit, un sourire instinctif se pointa sur son visage. Il remarqua tout d'abord les jolies jambes de cette personne et scruta entièrement son corps de bas en haut. Sa silhouette était représentée la perfection, mais ce n'était pas étonnant puisqu'il s'agissait de Blythe. Il n'en était pas totalement sûr jusqu'à ce qu'elle prononce son prénom d'un ton interrogatif. Sans qu'il n'eu le temps d'exprimer sa joie, cette dernière l'aida à entrer dans sa petite cabine. Dans sa tête, il trouvait cette situation amusante. Le jeune femme, poussant de ses petits bras, le grand jeune homme. Désormais avachi sur le lit de sa dulcinée, il s'exécuta sans contester et avala le médicament d'une traite. C'est alors qu'un immense sourire orna à ses lèvres. « Je n'y crois pas. Blythe... Blythe Peerson, c'est bien toi. » Il fit signe à la belle de le rejoindre et s'asseoir près de lui. « Je te remercie pour le cachet, c'est ce qu'il me fallait.. » continua-t-il. Il se redressa, prouvant qu'il était bien élevé. « Je suis désolé pour le bruit de tout à l'heure, j'ai oublié ma clef à l'intérieur de ma cabine. » Il ne quitta pas son regard depuis qu'elle s'était assise. Son sourire béa devait tourné au ridicule. « Tu ne peux pas savoir comme tu m'as manqué. » termina Caleb tout en se penchant vers elle pour la prendre dans ses bras.

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Il était plus qu'heureux. Aucune personne ne pouvait comblé son bonheur autant qu'elle le faisait. C'était même un choc, mais tout été bien réel. Elle se trouvait face à lui après tant d'années éloignés l'un de l'autre. Le plus beau de ses rêves irréalisables, se réalisé. Retrouver son premier amour allait lui être bénéfique, peu importe si elle était accompagnée au non. Il se laissa submerger par l'émotion un instant, en baissant sa tête vers ses cuisses histoire de reprendre son souffle. Quelques secondes après seulement, il la releva, remarquant ainsi qu'elle n'avait pas changer. Il l'écouta attentivement, et dès lors qu'elle ouvrit sa fine bouche pour prononcer ses paroles, il fut complètement sous le charme, comme au premier jour. « Tu n'as pas changé, enfin juste quelques petites rides, mais sinon tu es toujours le même, c'est dingue. » Il n'y avait qu'elle pour plaisanter de la sorte. D'ailleurs, ses blagues n'avaient jamais rien de drôle, seul la manière et le ton dont elle les exprimaient, pouvaient faire sourire. « T'es sérieuse ? » fit-il tout d'abord avec humour. « Euhm, j'en vois une ici moi aussi...Tu devrais vite remédier à ça... » continua Caleb en pointa sur index vers ses lèvres. Lui aussi plaisantait. C'est à son tours, qu'elle glissa sa main sur son visage. Caleb ressentit à ce même instant, des palpitations, et surtout un frisson qui arpenta chaque parcelle de son visage. Et les souvenirs défilèrent, les uns après les autres, comme un film jusqu'au moment où elle reprit, sa gêne estompée. « Tu es une des personnes à avoir eu la chance d'être sélectionné pour faire le tour du monde, pendant que d'autres personnes sont derrière un bar pour satisfaire des clients.. ? » Il sourit. Il ne cessait de sourire même si sa question n'avait rien qui fasse sourire. « Pas du tout, je bosse ici, je sers dans le restaurant du troisième étage. Et je crois bien que tu es dans mon cas, à en voir nos cabines identiques... » En effet, le personnel n'était pas logé de la même manière qu'un client. Les cabines étaient étroites et il n'y avait qu'un lit, un petite sale de bain, un mini bar et une coiffeuse pour les satisfaire. « Et pour te répondre, comme tu l'as compris, je travaille ici et je suis de nouveau célibataire. Et le tiens, il se cache où ? » Il le savait, il le sentait. Elle aussi devait être seule. De plus, il n'y avait pas de place pour deux ici. Puis, l'environnement de cette cabine était totalement féminine, rien que par son parfum et ses vêtements qui traînaient. Caleb, quant à lui, ne pu s'empêcher de resserrer l'étreinte qui les distancer, en s'approchant doucement du lit. Captivant son regard, il ne souhaitait plus qu'une chose, qu'elle lui affirme qu'elle soit belle et bien seule, et qu'ils reprennent leur histoire là où ils l'avaient laissés. C'était son second rêve. « Je vais sûrement me répéter Blythe, mais tu m'as manqué, vraiment. J'ai beaucoup pensé à toi, à nous, et encore aujourd'hui... » conclut le garçon. En même temps, comment pouvait-on oublier ce visage angélique, parfaitement sculpté.

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Caleb pensait que ces retrouvailles lui faisaient autant plaisir qu'à elle. Cela faisait plusieurs années déjà, ils avaient quand même partageaient un bout de chemin ensemble et en plus, ils ne s'étaient pas oublier. Tout ça prouver que cette histoire avait compté pour l'un, comme pour l'autre. Enfin, ce soir là et grâce à elle, sa fatigue, son mal de tête, sa mauvaise humeur et sa solitude s'envolèrent à l'instant même où il croisa son regard dans le couloir. Elle avait joué le rôle de sauveuse le temps d'un moment, pour sa plus grande réjouissance. Par dessus tout, elle et elle seule aurait pu en cette journée, lui coller le sourire aux lèvres. « On est dans le même cas, je suis une des barmaid. Je travaille la nuit, tu travailles le jour. Où le mien se cache ? Il n'a malheureusement pas pu venir. » Il l'écouta avec tant d'impatience parler de ce qu'elle faisait ici, si elle était sur le bateau pour travailler ou se faire dorer la pilule avec son fiancé... Un sourire convaincu s'afficha alors au fil des mots qui sortaient de sa douce bouche. Et bien qu'elle affirmait le contraire, il était très confiant sur le fait qu'elle soit seule aussi. Rien que le sourire en coin de la jolie blonde persuadé l'inverse de ce qu'elle venait de prononcer. « Barmaid, ce métier te va si bien. Une vraie petite reine de la nuit... » répondit-il, l'air rêveur. Baigné dans les métiers concernant l'hôtellerie, lui aussi avait toujours rêvé de finir ainsi, barmaid, serveur de nuit dans une boîte mais on l'avait contraint à prendre un choix plus raisonnable, bien que parfois, lui aussi, terminé très tard le soir. « Ce n'est pas un homme s'il n'a pas suivis une si jolie jeune femme partir à l'aventure... » continua-t-il d'un ton naturellement viril. Il ne pouvait s'imaginer qu'un homme soit si bête de lâcher cette sublime créature dans la nature. Car en plus de représenter la beauté incarnée, Blythe était studieuse, drôle à sa manière, attentive à souhait. Caleb fut soulagé lorsque cette dernière répéta qu'il l'avait aussi manqué. « Tu m'as terriblement manqué aussi, Caleb. Tu imagines ? Tu vas devoir me supporter pendant de longs et terribles jours. Et ne t'en fais pas, je te laisserais chasser tes proies. Tu as dû en repéré, des jolies clientes, il y en a des tas. » Il baissa la tête quelques millièmes de seconde, évacuant un léger rire qui répondait parfaitement à la fin de sa phrase. « Je ne me fais pas de soucis Blythe... J'ai toujours apprécié ta présence et tu le sais très bien... » dit-il tout d'abord. « Et pour te répondre, je n'ai repéré personne jusqu'à aujourd'hui sur le bateau. Et pour te répondre une seconde fois, j'ai changé. » Il rétorqua, le regard innocent et sincère. Sur ce point, il ne mentait pas. Il avait réellement changé. Par évidence, il appréciait toujours les jolies jeunes femmes regorgant de fraicheur, mais il pouvait clairement s'en passer s'il était avec une personne telle que Blythe. Et d'ailleus, cette personne qu'il avait repéré se trouver belle et bien sous ses yeux puisqu'il s'agissait de Blythe.